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Femmes au travail, les chiffres qui font mal

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Femmes au travail

À compétences égales, 8,5 % d’écart de salaire entre les hommes et les femmes cadres. On compte seulement 39 % de femmes cadres en France. 22 % parmi le top management, et on en passe. Le compte n’est pas – encore – bon.

Parité : le combat continue pour les femmes cadres

Commençons par la bonne nouvelle. Ou du moins, celle qui paraît un peu meilleure que les autres. Selon la dernière étude du cabinet Russell Reynolds Associates, les entreprises du CAC 40 comptaient en moyenne 35 % de femmes en 2015. Contre 30 % en 2014, alors que les entreprises du SBF 120 (soit les 120 autres plus grands groupes cotés en France) affichaient 32 % de femmes contre 29 % en 2014.

Un progrès ?

La loi Copé-Zimmermann. Elle instaure l’obligation de féminisation des conseils d’administration à hauteur de 40 %. Au 1er janvier 2017 dans les entreprises de plus de 500 salariés et l’étend jusqu’en 2020 pour les entreprises de taille intermédiaire non cotées de moins de 500 salariés.

« C’est dommage de devoir passer par ses lois. Concède Goretty Ferreira, dirigeante de l’Agence pour l’entreprenariat féminin et ardente militante de cette cause. On se donne globalement 40 ans pour atteindre une parité plus générale. Dans tous les postes à responsabilité. J’ai la conviction qu’il faut démarrer par le haut. Ensuite, l’intérêt de la mixité et de meilleures pratiques descendront naturellement. Je l’espère, vers les salariées. »

39 % des cadres en France, et 22 % du top management

Le programme EVE, qui regroupe de grandes entreprises engagées en faveur de l’égalité professionnelle. Elle présente encore des chiffres inquiétants dans son dernier rapport. Exemple : les femmes représentent 39 % des cadres en France. Seulement 22 % du top management en moyenne. Autrement dit : plus on monte vers le sommet de la pyramide, plus on perd de femmes en route. Anne Pruvot confirme. Malgré une sensibilité de son entreprise sur la question, cette directrice exécutive chez Accenture déplore une perte des talents. « Même si on recrute entre 34 et 37 % de femmes parmi les jeunes diplômés chaque année, ce pourcentage baisse à chaque niveau, déplore celle qui préside aujourd’hui le programme et le réseau féminin Accent sur Elles. Certaines quittent l’entreprise et d’autres ne gravissent pas les échelons. Soit parce qu’on les maintient à certains postes ou parce qu’elles pensent que le grade supérieur n’est pas pour elles. »

En finir avec ces métiers dits de femmes

Il y a encore du travail : d’après le rapport Eve & Donzel, 47 % des femmes continuent de se concentrer sur une douzaine de métiers seulement (sur un total de 87). Surreprésentées chez les aides à domicile, assistantes maternelles, secrétaires ou infirmières, elles ne représentent que 20,3 % des effectifs dans des métiers comme ingénieurs en informatique.

« Il faut que nous allions dans les écoles, et ce, dès le lycée, pour rétablir un équilibre, plaide Anne Pruvot. En France, selon moi, l’enjeu reste la question de l’accès aux formations scientifiques et à tout ce qui touche au digital et aux nouvelles technologies. C’est là que l’on identifie la croissance potentielle la plus grande dans les années à venir et c’est là où il y aura de belles places à prendre avec de belles promotions et des carrières rapides. Or, on observe encore une vraie frilosité des jeunes filles à se diriger vers ce type de formation. »

À compétences égales, 8,5 % d’écart de salaire

« Il y a déjà 30 ans. Françoise Giroud disait que la femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. Plaisante Émilie Devienne, coach et auteure du guide Les 50 lois des femmes qui réussissent. Le problème est qu’on en est loin. Surtout que, pendant ce temps, les femmes continuent de gagner moins que les hommes ! » L’écart salarial entre hommes et femmes est aujourd’hui évalué à 18 % en France sachant que dans le monde, cette différence varie de 4 à 36 %. Que les postes dévolus aux femmes soient moins dimensionnés n’y change rien car à compétences, niveau de diplôme ou qualifications équivalents, l’écart reste de 8,5 % pour les cadres.

Et un peu de sexisme ordinaire…

« J’accompagne des femmes, souvent à des postes élevés, et qui sont, même à leur niveau, victimes de sexisme dit ordinaire », observe Silvana Frazzetta, fondatrice d’Atmosphère Coaching. Du poste refusé « parce que c’est un univers d’hommes », à l’humour soi-disant potache à des propos irrespectueux, voire des gestes déplacés, cette spécialiste rapporte quelques anecdotes consternantes. Le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle (CSEP) confirme dans son dernier rapport : 80 % des femmes salariées sont régulièrement confrontées à des attitudes ou à des décisions sexistes et 93 % des sondées estiment que ces discriminations portent préjudice à leur efficacité professionnelle. « Et même quand elles gravissent les échelons, elles sont souvent minoritaires dans un univers d’hommes, poursuit la coach. Elles doivent alors dépasser un complexe de l’imposteur mais aussi savoir se défendre. »

Source : Cadremploi

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