Skip to content

La relance doit-être paritaire : égalité économique femmes-hommes

L’égalité économique entre les femmes et les hommes, l’une des clés pour faire face à la crise ? C’est l’argument majeur développé par 120 acteurs pour la parité, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron le 31 janvier.

« Monsieur le président de la République, comme vous l’avez si justement dit, le monde d’après ne peut pas se résumer à seulement reprendre le cours de nos vies en niant les déséquilibres existants ». Ce sont les premiers mots de la tribune adressée par 120 responsables de réseaux féminins et entrepreneurs à Emmanuel Macron. Publiée ce dimanche 31 janvier par le JDD, elle exhorte le chef de l’État à prendre des mesures pour agir en faveur d’une «relance paritaire».

La parité économique, clé de la relance

« Nous devons notamment regarder en face l’inégalité économique entre femmes et hommes et aller, ensemble, vers un changement profond de modèle, vers plus d’égalité », poursuit la lettre. Parmi les signataires figurent notamment l’ancienne députée Marie-Jo Zimmermann, co-auteur de la loi Copé-Zimmermann qui a imposé un quota de femmes dans les conseils d’administration des entreprises, ou encore des cheffes d’entreprises et des représentantes de réseaux comme Digital Girls, Action’Elles ou Force femmes. Ces militants pour l’égalités femmes-hommes mettent en avant le rôle de la parité économique, «qu’elle soit salariale ou entreprenariale», comme «l’une des clés majeures de la relance». Et insistent sur l’urgence de ce changement : «Sans accélération concrète de nos actions, sans volonté claire, la parité de deviendra réalité que dans… cent cinquante ans! Donc, trop tard».

Leurs propositions

Pour parvenir au plus vite à cette égalité économique entre les sexes, les 120 signataires proposent quatre mesures. La première : des quotas. Ils défendent leur efficacité en s’appuyant sur les résultats de la loi Copé-Zimmermann et insistent sur la nécessité de les rendre obligatoires dans les conseils d’administration mais aussi dans les comités de direction et les comités exécutifs des entreprises, ainsi que «dans les filières technologiques». «Quand les « comex » et les « codir » ne comptent que 17,5 % de femmes, il est évident qu’il est temps de les imposer», argumentent-ils.

Les auteurs de la tribune réclament également la revalorisation des métiers et prennent exemple sur le Pay Equity Act canadien, qui permet selon eux de «comparer le salaire des infirmières à celui de techniciens dans un autre domaine impliquant le même niveau de responsabilité». Un outil qui mettrait fin à l’inégalité salariale qui touche particulièrement les métiers les plus genrés. Résultat : «les métiers les moins bien payés soient également les métiers les plus féminisés».

La parité économique n’est pas secondaire dans la crise

La tribune adressée au président Macron met en avant un chiffre, issu du Baromètre Sista-Boston Consulting Groupe, effectué en 2019 : «seuls 2,6 % des fonds d’investissement sont consacrées aux start-up portées par des femmes». Pour faire remonter ce chiffre, les signataires exhortent l’État à «montrer l’exemple» et proposent aussi la création d’un «guichet unique pour les femmes entrepreneures». Dernière mesure proposée par les défenseurs de la parité économique : «un plan national efficace pour les TPE» qui «garantirait un égal accès à l’entrepreneuriat et à sa croissance, qu’on soit femme ou homme».

Des propositions parfois déjà à l’étude au gouvernement. Mais les signataires de la tribune insistent sur l’urgence de les mettre en œuvre «pour que cette crise soit une opportunité».

Source: Madame Figaro

Inscrivez-vous à notre newsletter