Les femmes passent à la manoeuvre !
On ne naît pas créatrice d’entreprise, on le devient.
Le parcours est souvent semé d’embûches pour les femmes qui relèvent le défi, mais les choses évoluent.
La clé : savoir s’entourer.
Les chiffres se suivent et se ressemblent. Au Welcome City Lab, où l’on fait éclore les « boss » du tourisme de demain. Seules 10 % des start-up de l’actuelle promotion sont créées par des femmes.
« Ce chiffre se situe dans la moyenne des incubateurs à l’échelle internationale. », rappelle Laurent Queige, le délégué général de l’incubateur. Il ne se satisfait pas pour autant de ce faible score et entend bien l’augmenter dans la prochaine promotion.
Serait-ce plus difficile d’entreprendre dans le tourisme pour les femmes ? … Pas plus que dans d’autres secteurs. Pas moins non plus.
Parmi les obstacles souvent évoqués : les négociations financières, nerf de la guerre.
Gagner en confiance
Beaucoup de jeunes entrepreneuses ne se sentent pas prises au sérieux par leur banquier ou par de potentiels business angels. « D’où l’importance d’être accompagnée, explique Goretty Ferreira, fondatrice de l’Agence pour le développement de l’entreprenariat féminin. « Aujourd’hui, quand on entreprend, il est primordial de développer les stratégies gagnantes, mais aussi le savoir-être. (…) Les entrepreneuses doivent travailler leur posture, leur assurance, savoir se vendre ». Pas forcément inné pour tout le monde, pour des raisons liées à l’éducation, la culture et certains stéréotypes, l’esprit entrepreneurial et la gestion du risque qui lui est intrinsèque peuvent aussi s’apprendre, souligne Goretty Ferreira.
Cofondatrice des Visites Particulières, Gabrielle Roüault de la Vigne a choisi de se rapprocher d’un réseau en rejoignant le Club des Entrepreneuses. Un lieu d’échange de conseils et tuyaux entre dirigeantes, une sorte de défouloir aussi, avoue-t-elle, face à certaines embûches que toutes rencontrent, peu ou prou.
Un travail en solo
Si les difficultés propres à l’entreprenariat féminin subsistent, les choses semblent évoluer dans le bon sens. « On n’est plus un ovni dans le monde de l’entreprise quand on est une femme PDG, confirme Patricia Tartour, qui a fondé La Maison de la Chine il y a 25 ans. Pendant longtemps j’ai été la seule femme dirigeante d’entreprise dans le monde du tourisme. » Une entreprise qui brille par sa longévité, quand beaucoup de jeunes pousses ont du mal à réellement transformer l’essai. « 80 % des entreprises créées par des femmes restent dans l’économie informelle (tous secteurs confondus, Ndlr), regrette Goretty Ferreira. Beaucoup relèvent du statut d’auto-entrepreneur, leurs dirigeantes parviennent souvent à peine à se payer.
Et leur entreprise ne génère pas d’emplois
Créer des entreprises, c’est bien, mais il faut qu’elles survivent. Il y a beaucoup de dispositifs d’aide pour lancer son entreprise, sans doute pas encore assez pour les pérenniser », remarque Goretty Ferreira.