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Qui sont les plus gros business angels Français ?

Business angels Français

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« Il ne faut pas réduire le monde des business angels aux stars du système« , clame Tanguy de la Fouchardière, vice-président de France Angels, qui regroupe quelque 75 associations de business angels françaises.

Au total, 4.442 investisseurs individuels ont financé 305 start-up l’an dernier à hauteur de près de 40 millions d’euros. « Nous voyons de plus en plus de dossiers intéressants, on ne manque pas d’imagination ni d’entrepreneurs », observe-t-il.

Jérémie Berrebi change de vie. L’associé de Xavier Niel dans le fonds d’investissement Kima Ventures ne renonce pas à l’étude quotidienne de la Torah. Ni à son engagement pour la communauté juive orthodoxe israélienne. Encore moins à l’éducation de ses onze enfants. Qu’il pouponne avec son épouse dans leur grande maison de Bnei Brak, dans les faubourgs de Tel Aviv.

Le jeune business angel de 36 ans, probablement l’un des plus actifs dans l’Hexagone au cours de ces dernières années.

Il va bousculer ses méthodes de travail. Fini, les deals de quelques dizaines de milliers d’euros en cascade. À raison de deux ou trois prises de participation par semaine. Jeremie Berrebi veut passer à la vitesse supérieure. Après avoir épaulé durant six ans le fondateur de Free pour le placement de plus de 35 millions d’euros dans près de 250 start-up, il veut se placer en super conseiller des plus gros family office de la planète, une sorte de banquier d’affaires pour angels multimilliardaires. « Ce sont des fortunes qui représentent cinq à dix fois celle de Xavier », souffle l’investisseur. Son nouveau ticket moyen, il l’évalue à 10 millions d’euros.

A l’évidence quelque chose a changé dans le petit monde des business angels à la française.

Quand Challenges a publié sa première sélection de 100 start-up, il y a cinq ans, un célèbre trio dominait le paysage des investisseurs : Xavier Niel, Jacques-Antoine Granjon et Marc Simoncini. Les trois hommes demeurent très présents, même si Marc Simoncini a annoncé qu’il comptait céder les participations de son fonds Jaïna dans les trois ans, pour passer à autre chose. Mais selon le classement établi par le site Fundme.fr, qui met en relation start-up et investisseurs, des dizaines d’autres personnalités se sont depuis élevées au rang de parrains dans cet univers français des entreprises à forte croissance, à l’image d’un Jérôme Lascombe, le fondateur de l’agence de relations publiques Hopscotch, ou d’Olivier David, un entrepreneur récidiviste de 36 ans.

« Il ne faut pas réduire le monde des business angels aux stars du système », clame Tanguy de la Fouchardière, vice-président de France Angels, qui regroupe quelque 75 associations de business angels françaises. Au total, 4.442 investisseurs individuels ont financé 305 start-up l’an dernier à hauteur de près de 40 millions d’euros. « Nous voyons de plus en plus de dossiers intéressants, on ne manque pas d’imagination ni d’entrepreneurs », observe-t-il.

Et, selon lui, la défiscalisation arrive au dernier rang de leurs motivations.

« La fiscalité est faite pour les rentiers, pas pour les entreprises. » Sans évidemment perdre de vue le placement financier – mais aussi le risque inhérent qu’il représente –, de plus en plus de managers et d’entrepreneurs aguerris offrent leur temps et leurs compétences aux start-uppers. Le programme Startup Leadership, lancé en France en 2012 par Xavier Milin, propose à des cadres de grands groupes de parrainer et de conseiller bénévolement des jeunes entrepreneurs durant six mois, sans prise de participation financière.

« Ce qui est important pour un entrepreneur, c’est d’avoir des gens qui vous aident à ne pas vous planter quand vous avez la tête dans le guidon », résume Francesco Maio, cofondateur de 50 Partners, qui a lancé l’an dernier Fashion Capital Partners, un fonds qui investit majoritairement dans la mode et la tech. Une quinzaine de personnalités très différentes  apportent de l’argent et du temps. « Et personne ne vient pour défiscaliser », assure Francesco Maio. Car les cycles des start-up ont leurs raisons que la logique financière ne comprend pas…

Pas de sortie avant cinq à dix ans

Fabrice Grinda en sait quelque chose. Il a fondé plusieurs start-up avant de devenir l’un des business angels les plus actifs du monde. Aujourd’hui installé à New York, il a investi dans près de 200 sociétés en dix-sept ans. Ses règles d’évaluation sont très strictes avant de se décider mais, avant tout, il se pose trois conditions préalables : investir dans ce que l’on comprend, aimer le projet, aimer l’équipe. Le reste est une question de feeling et de patience : « J’ai perdu de l’argent dans 60% des boîtes dans lesquelles j’avais investi, confie-t-il. Pour réussir, il faut avoir au moins dix entreprises en portefeuille et comprendre qu’il faudra attendre cinq à dix ans avant d’avoir une occasion de sortir. »

Marc Ménasé, fondateur de Menlook.com, a attendu neuf ans la revente de Kredity, un comparateur de crédit, pour empocher 25 fois la mise. Son temps de sortie moyen se situe autour de sept ans. Mais les gros coups restent exceptionnels. Surtout en France, où tous les acteurs déplorent le problème de liquidité et les difficiles conditions de sortie pour les investisseurs. Dans l’Hexagone, les introductions en Bourse réussies de start-up sont des exceptions. Les plus belles exit se font par les ventes aux grands groupes, qui demeurent rares, même si les géants du CAC 40 ont multiplié les déclarations d’amour aux entrepreneurs ces derniers temps. Les anges voudraient tellement y croire.

Source : Challenges

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